mercredi 17 janvier 2007

Quizz Inversé

Allez voir Vertigo au Ciné-club !
Visitez San Francisco !
Et trouvez après quel plan le héros réagit comme le ferait un professeur (de mathématiques, par exemple) lorsqu’il voit l’adaptation personnelle qu’a faite un élève, éventuellement plein de bonne volonté, de la belle théorie qu’il a développée dans son cours !

G. Clauzier.

Alfred Hitchcock


C’est au milieu des légumes de ses parents épiciers que naquit, le dimanche 13 août 1899, le grand Alfred Hitchcock.
Après une enfance malheureuse passée en la seule compagnie imaginaire de monstres élégants (Dr Jekyll, Dracula et autres Dorian Gray), Hitchcock se décide à faire carrière dans … la navigation.
Heureusement, il adore le dessin, et se retrouve vite engagé par un studio anglais pour peindre des intertitres fleuris de films muets en 1920. Trois ans plus tard, il est déjà assistant réalisateur, scénariste et marié à l’indispensable Alma Reville, seule personne dont il acceptera jamais d’écouter les conseils.
On l’envoie en Allemagne étudier l’expressionnisme, sous prétexte que le cinéma anglais manque d’invention et de qualité. À son retour, il réalise son premier film.
En Allemagne, il aura appris que l’action cinématographique peut et doit avoir lieu dans la classe moyenne, totalement absente des productions anglaises de l’époque.
Il introduit cette middle class dès son troisième film, The Lodger (1926). Premier succès.
Jusqu’en 1939, il réalise en Angleterre vingt-cinq films plutôt moyens dont beaucoup sont aujourd’hui perdus.
Mais cette période anglaise lui permet déjà de se poser en « Maître du Suspense » et voit naître ce qu’aucun réalisateur n’avait vraiment réussi à inventer : un style personnel, aussi bien dans le propos que dans l’image.
[suite de l'article de M. Rumani dans le journal de janvier...]

Janvier 2007 : VERTIGO


Vertigo, vertige, sueurs froides (écoutez la musique), acrophobie, peur panique du vide.
Un générique télescopique, avec entre autres un hélicoïde projeté en double spirale (Yin et Yang) sur le fond de l’œil.
Le prologue, la scène primitive est une véritable définition du suspense Hitchcockien :
il s’agit toujours de jouer entre le possible (objectif) et le désir (subjectif).
Ici Hitchcock nous présente une minutieuse exploration de la dualité entre la personne et le personnage, la réalité et son image idéalisée, le modèle au double sens du terme.
Bien sûr il y a une enquête avec un détective privé (à son corps défendant) Scottie Fergusson
(on retrouve Jimmy Stewart).
C’est une filature : véritable visite de San Francisco, musée (Legion of Honor), Lombard Street, Coit Tower, Golden Gate Bridge, 17-Mile Drive, etc. Difficile à oublier !
Ouverte à toutes les interprétations psychanalytiques, les symboles sont malicieusement et abondamment distribuées, avis aux amateurs.
Naïvement la spirale du chignon de Madeleine/Carlotta me fait penser tout simplement au tourbillon fluide d’une turbulence dans un écoulement laminaire.
[suite de l'article de G. Clauzier dans la journal de janvier]